Dans les coulisses : l’armoire à Lulu
J’ouvre une nouvelle rubrique : « Dans les coulisses », où je vais vous présenter les différentes phases de mon travail de graphiste. Une façon concrète de montrer en détail comment se déroule un projet, depuis le brief initial jusqu’à la finalisation, en passant par les différentes propositions. Je commence par l’une de mes dernières réalisations : le logo de l’armoire à Lulu, une marque de vêtements féminins.
Le brief
J’attrape mon carnet où j’écris toutes les consignes de travail, et voici ce que j’ai noté :
''Une ligne de vêtements orientés fille, plutôt chic ; inscrire le logo dans un rond ou un écusson ; utiliser un bouledogue français, soit en le montrant en entier, soit juste la tête ; travailler sur des propositions sérieuses ou plus fun.''
Cela me donne un cadre tout en me laissant pas mal de liberté : le top ! Beaucoup mieux qu’un brief trop flou où l’on risque de faire du hors-piste, ou un brief trop contraignant qui ne laisse pas suffisamment de place à la créativité. Particularité : au moment où j’attaque, le nom commercial de la marque n’a pas encore été décidé : on se concentre d’abord sur le symbole.
Brainstorming & croquis
Comme presque toujours au début d’un nouveau projet, et spécialement pour la création de logo, je laisse les idées fuser ; j’attrape mon carnet de croquis et dessine tout ce qui me vient en tête. Pour le coup, j’ai eu besoin de références photos pour les bouledogues français. Pour viser juste par rapport au contexte, je fais une recherche sur plusieurs marques de vêtements afin de voir quels types de logo on retrouve. Mais avec l’obligation de travailler sur l’image d’un petit chien, je vais forcément sortir des sentiers battus !
Mise en forme
Après cette phase, je prends les croquis les plus satisfaisants et commence le travail sur ordinateur, sur le logiciel Illustrator d’Adobe plus précisément. Pour certaines propositions, je crée des tracés vectoriels au-dessus des scans mais pour d’autres, je préfère tout faire à l’ordi. Ces logos-là ont besoin d’être « exacts » en termes de proportions ; je pars de ronds ou de carrés que je divise, fusionne, duplique… Je copie les logos à des stades intermédiaires pour revenir dessus si je n’obtiens pas le résultat voulu. Cela donne vite des fichiers de travail énormes, remplis de logos à moitié achevés, de ce genre là :
Une règle d’or : toujours travailler en noir et blanc avant d’essayer des mises en couleur, pour être sûr que le logo ait un bon contraste et fonctionnera quel que soit le support.
Finalement, je met en forme un total de quatre logos. Pour le côté féminin, j’ai eu recours à des accessoires (un collier de perles, un ruban sur le cou ou sur la tête…) Au cours de mes essais, j’ai eu l’idée d’une sorte de petit « copyright », avec un coeur dans un rond, pour renforcer l’aspect féminin. Je transmet tout ça à mon client, avec déjà quelques variantes. Le but pour moi dans cette manœuvre, est de suggérer que chaque proposition pourra être modifiée si elle ne plaît pas totalement du premier coup.
Couleurs & premières propositions
Vu le positionnement de la marque et l’esprit recherché, je pars sur des à-plats de couleurs plutôt qu’un jeu de dégradés ou d’effet de brillance. J’accompagne mes propositions de quelques mises en situation : les logos sont présentés comme s’ils étaient brodés. Tout cela pour aider mon client à se projeter sur l’utilisation finale de cette création.
Retour du client
Le client est séduit par mes propositions et choisit plus précisément la deuxième (variante 1). Le nom commercial a été arrêté : l’armoire à Lulu. L’idée est suggérée de faire ressortir le petit noeud dans une teinte plus vive. En terme de couleurs, pour le reste, on conservera des teintes pastels telles que du bleu ciel ou du rose bonbon. Je prends en compte ces remarques pour mon deuxième volet de propositions, intégrant cette fois le nom commercial, avec des polices de caractère exprimant un sentiment de légèreté. On s’approche du but !
Finalisation
La troisième version est retenue mais au bout du compte, on décide d’abandonner le petit noeud car il complexifie trop la composition. Après quelques ajustements de couleurs souhaités par mon client, voici le logo tout à fait fini ! Mais pour moi, le travail continue : je m’assure d’une mise au propre impeccable (simplification du tracé vectoriel, vérification des espacements, codes couleurs…) puis envoie un pack de fichiers sous tous formats d’images (AI, EPS, JPG, etc.). Le projet est alors véritablement bouclé !